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Calypso
28 novembre 2010

La grammaire est une chanson douce

9782253149101FS

 

La grammaire est une chanson douce
Eric Orsenna

Le Livre de Poche, 2003

150 p.

5.60 €

 

 

 

 

 

 4è de couverture
" Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles.

Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu'elle nous parlait : - Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose. - Allons, allons, je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.

Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi. Tout le monde dit et répète " Je t'aime ". Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. "        


Mon avis
J'ai beaucoup aimé le principe du livre : aborder la grammaire française à travers un conte, dans lequel les mots sont vivants et on une personnalité propre à leur nature. Avec ce livre, on comprend les bases de la grammaire française, on apprend à respecter les mots, la beauté et la complexité du langage.
Par exemple, les noms communs peuvent s'acheter des adjectifs pour les habiller. Ainsi, le nom "maison" va faire ses achats dans une boutique, à la recherche du meilleur adjectif.


" Le nom "maison" commence ses essayages. Que de perplexité ! Comme la décision est difficile ! Cet adjectif-là plutôt que celui-ci ? La maison se tâte. Le choix est si vaste. Maison "bleue", maison "haute", maison "fortifiée", maison "alsacienne", maison "familiale", maison "fleurie" ? [...] Après deux heures de cette drôle de danse, la maison ressortit avec le qualificatif qui lui plaisait le mieux : "hanté". [...]
- "Hanté", tu imagines, moi qui aime tant les fantômes, je ne serai plus jamais seule. "Maison" c'est banal. Mais "maison" et "hanté", tu te rends compte ? Je suis désormais le bâtiment le plus intéressant de la ville [...]   (p.81)

J'ai aussi particulièrement aimé le personnage de la nommeuse :
"De sa voix douce, attendrie, d'amoureuse, la nommeuse, sans plus s'occuper de nous, lut lentement les quatre syllabes d'un autre mot :
- Echinidés
Une famille d'oursins à l'instant surgit sur la pelouse du jardin.
- Vous avez compris son travail ? Elle redonne vie aux mots rares. Sans elle, ils disparaîtraient à jamais dans l'oubli."  (p.65)



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