Touche pas à ma mère

 

Touche pas à ma mère

Hervé Mestron

Talents Hauts, 2012

63 p.

7 €

Résumé éditeur

Un jour, Cécile voit un bleu sur la tempe de sa mère qui prétexte s'être cognée dans une étagère. Cécile raconte ses soupçons qui alternent avec les marques de tendresse du nouveau compagnon de sa mère, Sébastien, la tristesse de sa mère et son isolement progressif. Jusqu'au jour où, sous les yeux de Cécile, Sébastien va trop loin.

Mon avis

Après Mauv@ise connexion et La porte de la salle de bain, je poursuis ma (re)découverte de cette collection aux sujets forts et sensibles.

Touche pas à ma mère, on le comprend tout de suite avec un tel titre et le choix de la couverture, nous parle des violences conjugales et des femmes battues. Comme dans La porte de la salle de bain, l'héroïne vit dans une famille dans laquelle le beau-père semble insoupçonnable et pourtant...  Cécile découvre des bleus sur le visage de sa mère et elle imagine innocemment qu'elle s'est cognée : sa mère est si maladroite parfois ! Mais quand elle assiste en direct à ce qui se passe en cachette dans la chambre parentale, elle est sous le choc et n'ose pas intervenir. Maintenant qu'elle sait, elle n'a aucune envie de partir en vacances, comme il était prévu, mais elle ne peut en parler à personne, elle a trop peur.

Un sujet terrible auquel peut être confronté le lecteur qui se sera tourné vers ce livre. Sur le moment, je ne comprenais pas la réaction de Cécile et sa stratégie de rester passive alors qu'elle a l'air d'avoir du caractère. Mais on voit bien ensuite qu'elle a peur, et en y réfléchissant, l'auteur a bien su tourner l'histoire de sorte à ne pas culpabiliser un lecteur qui serait dans la même situation, tout en offrant des clés pour lui venir en aide.

A la fin du livre, 4 pages sont consacrées à Amnesty International, qui soutient ce roman, et à ses actions pour lutter contre la violence faites aux femmes.

Une fiche pédagogique est disponible sur le site de l'éditeur : http://www.talentshauts.fr/upload/pdf/pedago/tpmm.pdf

"- Je vais aller lui parler à ton boss, dit Sébastien, en déposant deux tasses de café sur la table.

- C'est pas la peine, répond Maman.

- Comment ça, "c'est pas la peine"? Il n'y a aucune raison de protéger ce genre d'individus. Ce n'est pas parce qu'il est chef qu'il peut tout se permettre.

Il dit ça avec un sourire calme. La classe. Sébastien ne ferait pas de mal à une mouche mais il y voit clair. Tout à fait un type pour Maman. Un protecteur. J'interviens dans son sens." p.12-13

"Durant le repas, il n'a pas cessé de caresser la main de Maman et de l'embrasser. Il l'appelait "ma chérie", "mon amour". C'était presque trop. Maman souriait béatement. La pauvre, son hématome à la tempe avait gonflé et, de profil, ça lui faisait une drôle de tête. Myope et distraite, ça faisait beaucoup à la fois." p.35