Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Calypso
23 mars 2017

Pas son genre

couv7603530

 

Pas son genre

Philippe Vilain

J'ai Lu, 2014

155 p.

6 €

 

 

Ma note : 19/20

 

 

 

 

 

 

Résumé éditeur

Il est professeur de philosophie, elle est coiffeuse. Contraint de quitter la capitale pour enseigner à Arras, le premier rencontre la seconde sans vraiment la remarquer. Langage, goûts, références tout les oppose, et pourtant, elle devient son amante. Le mépris et l'ennui se profilent à l'horizon, mais qui croit mener le jeu peut bien être joué. Une réflexion drôle et mélancolique qui décortique le choix amoureux, le racisme des sentiments et l'absurde de l'amour.

 

Mon avis

Je suis tombée par hasard sur l'adaptation cinéma de ce livre pendant les vacances et, malgré une réalisation qui manquait un peu de dynamisme (bien que portée par la pétillante Emilie Duquenne), j'ai eu envie de lire le roman car c'est le genre d'histoire et de réflexion que j'aime bien.

Le roman est raconté du point de vue de François, professeur de philosophie, bourgeois et parisien, muté à Arras. Il se lit comme une succession d'introspections (à tendances philosophiques) dans lesquelles François s'interroge sur ce qu'a été sa relation avec sa coiffeuse Jennifer, ses relations aux femmes de façon générale, sa peur de l'engagement, son travail d'enseignant et de philosophe...

Beaucoup d'avis que j'ai lus descendent ce livre à cause du personnage de François qui est antipathique au possible alors que Jennifer est un vrai petit soleil. Même si on sent qu'il a réellement eu des sentiments pour elle, ses propos énervent ainsi que son ton condescendant, parfois à la limite du méprisant. Mais c'est tellement juste et réaliste ! Toutes ses réflexions sur la peur d'aimer et le refus de l'engagement, qui sont en fait le centre du problème plus que la différence sociale, je l'ai déjà entendues chez plusieurs personnes que j'ai côtoyées et à qui François m'a fait penser durant toute cette lecture.

Pour moi, c'est donc une fable cruelle sur les relations amoureuses qui est très réussie. 

 

 

"Faisant des choix, on n'en fait pas d'autres, on renonce à des vies possibles, alors on a le sentiment de passer à côté de choses... et, disons que choisir laisse fatalement des regrets ! Mais comment savoir si la vie que nous n'avons pas choisie serait meilleure que la vie que nous nous sommes justement choisie? C'est impossible, non?"

 

"Bien souvent, je n’avais rien à lui dire. La philosophie nourrissait mon existence quand les magazines people dévoraient la sienne. Son avenir dépendait de l’horoscope, le mien de l’étude. Son manque d’instruction, ses lacunes intellectuelles, sa culture plaquée rendaient impossible pour moi de l’admirer, sans doute de l’aimer tout à fait, je veux dire, sans la mépriser."

 

"Je surfais sur les sentiments, seul, comme si l’action de conquérir, d’additionner les conquêtes, n’était jamais que la peur d’être moi-même un jour conquis.
Toutes les femmes se valaient. Je ne me décidais pour aucune, sûr de pouvoir les aimer toutes, c’est-à-dire incapable d’en aimer une seule, ignorant combien le plaisir qu’on cherche auprès des femmes est une fuite, une manière de s’oublier, de se désennuyer, un vide aussi, la multiplication vaine d’un désir qui se condamne à toujours manquer sa cible, une recherche éperdue d’infini, de cette éternité provisoire qui, dans l’infernal jeu des fins et des recommencements, des rencontres et des séparations, nous donne l’illusion d’une permanence."

 

 

PAS SON GENRE di Luca Belvaux

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité