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Calypso
24 juillet 2017

Et mes yeux se sont fermés

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Et mes yeux se sont fermés

Patrick Bard

Syros, 2016

197 p.

14,95 €

 

 

Ma note : 18/20

 

 

 

 

 

Résumé éditeur

A priori, Maëlle n'est pas différente des autres filles de seize ans. Cette année-là, elle passe de plus en plus de temps sur Facebook, abandonne le sport, modifie sa façon de s'habiller, quitte son petit ami… Sans hésitation ni compromis, elle prend un virage à 180 degrés. C'est pour, croit-elle, sauver le monde, qu'elle rejoint l'organisation Daech. Un an plus tard, Maëlle revient pourtant de Syrie.

 

Mon avis

Patrick Bard a ressenti la nécessité d'écrire sur la radicalisation des jeunes après avoir perdu un ami proche lors des attentats de Charlie Hebdo et avoir appris, peu de temps après, que le fils d'une amie avait rejoint les rangs de Daesh. Pour montrer la complexité du sujet et les techniques d'embrigadement habiles pour attirer des jeunes dans les filets de Daesh, il a choisi de raconter l'histoire de Maëlle sous forme de roman choral : nous suivons toute une galerie de personnages, dont Maëlle qui revient tout juste de Syrie, sa famille, ses amis, profs ou encore assistante sociale, qui vont nous livrer leur version et partager leur regard sur sa radicalisation progressive et son retour de Syrie.

Tout n'est donc ni tout blanc ni tout noir dans ce roman, ce qui peut être un peu déstabilisant. On s'attache à Maëlle, on comprend  son dégoût par notre société capitaliste et comment il est facile de se laisse séduire par les théories du complot et d'être persuadé de partir servir une cause juste : sauver des enfants. Mais, si là-bas tout ne se passera pas comme elle l'imaginait, les femmes servant à se marier et enfanter les futurs soldats de Daesh, tout ne revient pas pour autant "à la normale" à son retour en France. Sa reconstruction sera lente et compliquée.


J'ai aimé toute cette complexité qui ressort de cette lecture : comment une ado brillante et éprise de justice peut-elle se faire laver le cerveau via les réseaux sociaux et comment ses proches n'ont-ils rien vu venir ou pourquoi n'ont-ils rien pu faire ?

 

 

"Les réseaux sociaux sont devenus sa réalité, et c'est vous, sa famille, qui êtes devenus virtuels."

 

"Elle a remis ça avec ses histoires de Syrie. Elle prétendait qu'il ne suffisait pas d'envoyer de l'argent, qu'il fallait que je parte là-bas. Que c’était ce qu'elle allait faire. Je lui ai répondu que ce n'était pas mon combat. Que si je devais m'engager dans quelque chose, ce serait ici, en France, pour lutter contre le racisme dont nous étions doublement victime en tant qu’immigrés de la troisième génération."

 

 

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