Tu es si belle
Tu es si belle
Eva Kavian
Oskar, 2019
45 p.
9.95 €
Ma note : 15/20
Résumé éditeur
Flora a tenté de mourir, après avoir envoyé un message à Jeanne pour la libérer de "leur secret". Jeanne est seule et écrit à sa mère, restée aux urgences. Elle comprend enfin ce qui s'est passé quatre ans plus tôt entre David, l'ex-amant de sa mère et Flora, et la prison dans laquelle ce secret l'a coincée.
Mon avis
Pourquoi cette inscription "Tu es si belle laide" sur le mur la chambre de Flora ? Et cette tentative de suicide, dernier appel à l'aide de cette soeur en détresse ? C'est ce que Jeanne va tenter d'expliquer, à travers une longue lettre adressée à sa mère dans laquelle elle reconstruit le puzzle des événements passés, dont elle a gardé le secret mais qu'il est temps de dévoiler.
Ce court texte aborde plusieurs thèmes difficiles, comme l'agression sexuelle, le malêtre qui s'en suit et se manifeste sous différentes formes, et la culpabilité ou l'impuissance des proches. Cependant, si on ne lit pas le résumé (ce qui est mon cas puisqu'il s'agit d'une citation sur la 4è de couverture), on va mettre du temps à comprendre ce qu'il s'est passé et c'est assez déstabilisant pour le lecteur. Il faudra s'accrocher pour attraper des informations parmi le flot ininterrompu de Jeanne, qui, dans l'urgence de tout raconter, se répète et mélange flashbacks et pensées sur le moment. Une construction assez difficile à suivre, qui, si je comprends ce choix de la part de l'auteure, pourra rebuter de jeunes lecteurs.
"Flo, qui au moment où je t'écris est peut-être morte, me demande de te dire ce que j'aurais dû te dire il y a quatre ans. C'était son secret. Etait-ce SA prison ? Est-ce SON secret qu'elle voulait anéantir ? Son corps abîmé, son âme salie. Ton bonheur, massacré au cutter. Tagué de son sang pour signer la rupture du contrat. Ou pour quitter la prison qu'était devenu son corps ?"
"Nous sommes seules maintenant. Tu n'as rien vu, OK ? Heureusement que tu es arrivée. Tu m'as sauvée. Maman est si heureuse. Jure-le-moi ! Jure-le-moi que tu ne diras rien à maman, sinon je ne te parle plus jamais !"
Merci aux éditions Oskar