Maman les p'tits bateaux
Maman les p'tits bateaux
Claire Mazard
Le Muscadier, 2020
88 p.
9.50 €
Ma note : 18/20
Résumé éditeur
Marie-Bénédicte a 12 ans. Pour son anniversaire, ses parents lui offrent un ordinateur. À cet ordinateur, elle va confier son terrible secret : depuis cinq mois, tous les mercredis après-midi, son oncle Laurent – le jeune frère de sa mère avec qui elle a passé de si belles vacances lorsqu’elle était enfant – abuse d’elle sexuellement.
Elle écrit son mal-être, sa souffrance, son sentiment de culpabilité, son découragement devant son entourage qui ne peut ou ne veut rien voir. Mais comment briser le silence ?
Mon avis
Hasard du calendrier des sorties et de mes partenariats, c'est le deuxième livre que je lis d'affilé sur ce sujet. Deux lectures, deux axes différents pour l'aborder.
Maman les p'tits bateaux est écrit comme un journal intime, bien que ça n'en soit pas vraiment un, plutôt une suite de confidences et de flash-backs, parfois datés. Marie-Bénédicte raconte ce que son oncle lui a fait subir, des attouchements répétitifs dont elle n'ose parler à personne, pas même à ses amies, et comment son quotidien est devenu un enfer.
Ce roman est court et se lit très vite, mais on ressent parfaitement les souffrances de l'héroïne à travers ces bribes de souvenirs et de pensées qu'elle note sur son ordinateur. Au centre de l'histoire, l'adulte en cause est peu présent : on comprend en quelques lignes la gravité de ce qu'il commet et sa perfidie de la faire culpabiliser en lui disant que c'est elle qui cherche ce qui lui arrive et en jouant la carte du secret à garder.
A travers ses textes, Marie-Bénédicte partage aussi sa colère, contre ses parents et contre elle-même, et comment elle tente à sa manière d'attirer l'attention sur son mal-être. Un appel à l'aide qui trouvera heureusement son destinataire...
Un texte poignant !
Maman les p'tits bateaux a d'abord été édité chez Casterman, en 2000.
"Cet ordinateur, finalement, devient mon ami. Le seul ami. Y a-t-il amitié sans confidences ?"
"Fixer le plafond.
Dans le lambris, il y avait un noeud qui faisait un drôle de dessin. Comme un bateau qui vole.
Alors, j'ai pensé à la chanson : Maman, les p'tits bateaux qui vont sur l'eau... Au fond de moi. Très fort. Pour avoir moins mal. Pour ne pas penser.
Ce bateau est gravé à jamais dans ma mémoire."
Merci aux éditions Le Muscadier
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