Le lion endormi
Le lion endormi
Pascale Perrier
Oskar, 2020
197 p.
14.95 €
Ma note : 19/20
Résumé éditeur
1985, Colombie. Le volcan Nevado del Ruiz, surnommé Le lion endormi, menace d'entrer en éruption. Les habitants d'Armero parviendront-ils à s'enfuir à temps ? Diego et ses proches ont-ils même conscience du danger qui rôde autour d'eux ? 1998, France. Alicia a treize ans. Ses parents adoptifs lui ont toujours dit qu'elle venait d'Armero, que sa famille avait été anéantie à cause de l'éruption. Mais lui a-t-on dit toute la vérité ? A quoi sa vie aurait-elle ressemblé si elle était restée en Colombie, avec les siens ? De chapitre en chapitre, en alternant les deux époques, on suit le cheminement de chacun, ses drames et ses errances, jusqu'à ce que la vérité éclate enfin.
Mon avis
Alicia est une ado en plein rébellion : adoptée quand elle était bébé, elle se pose une multitude de questions sur ses origines et rejette de plus en plus ses parents, à qui elle reproche d'avoir été arrachée à son pays et à sa famille. Elle ne peut s'empêcher de se demander comment aurait été sa vie là-bas, en Colombie, si elle y avait grandi. Il est désormais temps pour elle d'apprendre la vérité sur son histoire.
Le roman met alors en parallèle le déroulement de l'éruption du volcan en 1985 et ses coulées de boue dévastatrices qui ont fait des milliers de morts, et le récit d'Alicia, en quête de vérité. La révélation de celle-ci se fera dans une troisième forme de récit, celui de son père adoptif.
Si ce roman m'a permis de découvrir cette catastrophe qui a frappé la Colombie, avec beaucoup de détails de la part de l'auteure (certains passages sont d'ailleurs assez difficiles à lire) et d'infos sur la mauvaise gestion des politiques, j'ai aussi trouvé très juste la description du conflit intérieur que vit Alicia. Pour avoir été proche d'une personne adoptée, d'ailleurs également originaire de Colombie, j'ai retrouvé exactement les mêmes interrogations qui la hantaient, la même situation conflictuelle avec ses parents et l'idéalisation de cette autre vie qui aurait due est la sienne.
Une lecture que je recommande donc doublement !
"Leur affolement venait surtout du fait que les Etats-Unis les avaient appelés pour les mettre en garde. Mais pouvait-on croire des gringos qui se trouvaient à des centaines de kilomètres de là ? Est-ce qu'on n'était pas en train de bouleverser la vie de toute une ville pour un simple principe de précaution ?"
"Je crois que c'est ça, le plus difficile, quand on a été adopté : l'imagination qui galope dans tous les sens, qui n'arrive pas à se stabiliser. On invente des cadres, et puis on les change parce qu'on en a envie, parce qu'on y croit plus, ou parce que ça flatte notre ego."
Merci aux éditions Oskar
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