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Dans la forêt

Jean Hegland

Gallmeister, 2018

380 p.

9.90 €

Ma note : 17/20

Résumé éditeur

Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours présentes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, remplie d’inépuisables richesses.

Mon avis

J'ai beaucoup vu tourner ce livre sur les réseaux sociaux et sites dédiés à la lecture avant / pendant le confinement. Le résumé me plaisait, tout comme l'ambiance qui se dégage de la jolie couverture, et c'était l'occasion de découvrir les éditions Gallmeister qui me font de l'oeil depuis un moment. Je m'étais donc décidée à l'acheter dès que je pourrai remettre les pieds dans une librairie.

J'avais bien compris qu'il s'agirait d'un roman de survie post-apocalyptique mais je ne pensais pas qu'il collerait étonnamment avec ce qu'on venait de vivre ! On ne saura jamais vraiment ce qu'il s'est produit, à l'image des héroïnes qui vivent en bordure de forêt, éloignées des villes. On piochera des bribes d'infos qui expliquent comment la civilisation a basculé dans le chaos et commencé à s'éteindre, avec un virus parmi les responsables. Paru pour la première fois en 1996, il y a donc un drôle de résonance, assez flippante même, avec l'actualité...

Le roman est un peu long à démarrer, j'ai eu du mal à accrocher au départ. On aimerait en savoir plus sur la crise qui se développe dans le pays et en arriver plus vite au point de bascule qui fera entrer les deux soeurs dans la partie survie. Il faudra d'abord passer par toute une série de souvenirs de la narratrice, le roman étant écrit à la manière d'un journal intime. Des souvenirs cependant nécessaires pour mieux appréhender l'évolution que vont suivre les deux jeunes filles et le manque d'infos sur la chute du monde moderne devient finalement secondaire pour se concentrer sur le huis-clos qui se dessine, les émotions des personnages et leur vie quotidienne bouleversée.

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cette lecture. Ce ne sera pas le coup de coeur attendu et promis mais j'ai quand même trouvé le récit de survie que j'espérais, avec la nature comme élément à apprivoiser pour espérer s'en sortir et les livres comme précieux alliés. On trouvera aussi en parallèle une critique de la société de consommation. Des thèmes qui me parlent et que l'auteure a su parfaitement développer.

Je regrette juste un petit passage, de seulement quelques lignes, mais qui m'a dérangée sur le moment et pour tout le reste de ma lecture car j'ai eu peur que l'auteure parte sur cette lancée. Je pense qui quiconque a lu le livre verra de quoi je parle !

"Nous détestions le thé avant que tout cela n'arrive. Je buvais du chocolat et Eva évitait la caféine, mais à présent les sachets de thé éventé de notre mère sont l'une des rares gâteries qui nous apporte un peu de bien-être. [...] si on retire l'agrafe qui ferme le sachet et qu'on tamise le thé dans un bol, on s'aperçoit qu'il ne faut qu'une pincée, juste un peu de poussière de thé, pour transformer de l'eau bouillie en un liquide légèrement parfumé dans lequel flotte un soupçon de poudre, et c'est comme une sorte d'alchimie qui civilise l'eau, donne vie au fantôme — au moins — du thé."

"Petit à petit, la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité – dans la forme des feuilles, l’organisation des pétales, le million de nuances de vert. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère."

Dans la forêt

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