🍃 Le peuple du chemin 🍃
Le peuple du chemin
Marion Achard
Talents Hauts, 2017
96 p.
12 €
Ma note : 18/20
Résumé éditeur
Nous avons marché, des jours et des jours. La forêt devenait marécage, les rivières, simples ruisseaux et le soleil ne perçait plus à travers les grands arbres. L'ombre nous a rassurés, elle nous a abrités. Nous nous sommes cachés si loin que nous étions persuadés de ne jamais revoir les étrangers. Jamais je n'aurais pensé qu'ils arriveraient jusqu'à nous...
Mon avis
Un roman fort qui nous plonge au coeur de l'horreur en racontant, du point de vue de Daboka, le massacre de sa tribu par une compagnie de déforestation. En choisissant de donner la parole à cette jeune indigène, l'auteur nous fait partager l'incompréhension et la violence de ses rencontres avec ces hommes blancs, leurs machines et leur cruauté. Epargnées, arrachées à leur forêt et à leur famille, Daboka et sa cousine Loca n'auront pas la même réaction : quand l'une finit par s'adapter à son nouveau mode de vie, l'autre ne rêve que de retrouver sa liberté...
Inspiré d'une histoire vraie, ce livre est soutenu par Amnesty International et se termine par quelques pages complémentaires pour expliquer aux jeunes lecteurs ce qu'est la déforestation et son impact terrible sur les tribus amazoniennes qui se battent pour préserver leur territoire.
" Je m'appelle Daboka.
Je vis dans le ventre de la forêt." p.5
"Pas à pas, nous avançons, nous approchant de l'odeur qui grandit et s'accroche à nous, chaude et écoeurante.
Et quand la puanteur est totale, tellement forte qu'elle presse nos poumons et pique les yeux, l'impensable est devant nous.
Juste là.
Le chemin s'arrête.
Coupé en deux.
Par un ruban noir bleuté si large que personne ne pourrait sauter par-dessus.
Si long qu'on n'en voit pas la fin.
Et quand je penche la tête pour mieux regarder, je constate que cette bande étrange se déroule et disparaît tout au bout de l'horizon.
La forêt se divise de part et d'autre du ruban.
Eventrée." p14-15
"Quand j'arrive, je ne comprends pas. La fumée des feux peine à s'élever à travers les feuillages et se mêle aux lambeaux de brume. La forêt est d'une pâleur inhabituelle, comme délavée par le brouillard.
Et puis je vois les corps par terre.
Mon père, ma mère, Akara près du feu, Shana, Mamata, Sissipi sous les palmes.
Immobiles.
Leur sang s'échappe de petits trous noirs creusés dans leur peau." p.37
Merci aux éditions Talents Hauts