Royales

Royales

Camille Versi

Hachette, 2018

420 p.

16.90 €

Ma note : 18/20

Résumé éditeur

Margaret est la princesse parfaite, adorée de tous les Anglais. Généreuse, intelligente, polyglotte, cavalière émérite, menant de front des études de littérature, de politique et d’histoire par correspondance…
Son secret  ?
Margaret n’existe pas vraiment. Elles sont seize. Seize sœurs.
Seize clones, éduquées à la perfection, créées pour faire rêver un royaume.
Mais les temps ont changé… Sur seize clones, il ne devra rester qu’une princesse. 

Mon avis

Camille Versi est une jeune auteur de 23 ans dont le premier roman, Royales, a été repéré sur Internet. J'ai passé un très bon moment avec ce roman de science-fiction qui peut sembler léger d'un premier abord mais qui soulève en fait de nombreuses questions autour des problèmes éthiques liés au clonage humain.

May, l'héroïne, est l'une des seize clones crées pour donner l'illusion au peuple que la princesse Margaret est parfaite, chacune de ses soeurs étant spécialisée dans un domaine. Cachées dans un bunker, elles se rendent donc au palais à tour de rôle selon les occasions qui se présentent et la qualité qui doit être mise en avant : équitation, diplomatie, escrime, conversation, etc Seules quelques personnes sont au courant de cette supercherie, menée d'une main de maître par la Reine elle-même.

J'avais pensé que l'histoire serait présentée sous forme de roman choral avec des points de vue différents selon les princesses-clones mais l'auteur a choisi de se centrer sur l'une d'entre elle uniquement, May, la spécialiste en littérature (un choix de spécialisation d'ailleurs original pour son héroïne puisqu'on suivra sa participation à un jury littéraire).

Comme je le présentais en introduction, ce roman aurait pu rester une histoire divertissante mêlant compétition entre les 16 soeurs pour succéder au trône et l'histoire d'un amour secret entre l'héroïne et un jeune homme à qui elle devrait cacher son identité, mais l'auteur a aussi su creuser les questions éthiques du clonage en soulevant différentes questions pertinentes et en créant des situations bien pensées dans lesquelles elle montre combien cette supercherie est fragile.

"C’est ici que nous vivons, entre d’austères murs de béton, sous la lumière artificielle de néons, telles les mauvaises herbes de l’arbre généalogique royal. On ne se soucie pas de notre confort, seulement de garder notre existence secrète."