Gueule d'amour
Gueule d'amour
Aurélien Ducoudray, Delphine Priet-Mahéo
La boîte à bulles, 2012
96 p.
Résumé éditeur
1918, la guerre est finie, la paix est signée. Outre les familles des 1.375.800 morts et disparus, la patrie française doit s’occuper des 4.266.000 blessés. Parmi eux se trouvent 10 à 15.000 mutilés de la face. Les « gueules cassées », comme on les appellera.
Insensible aux médailles qu’on lui propose, notre héros découvre, jour après jour, les réalités de sa nouvelle « condition ». Mi-homme, mi-curiosité, il tente de survivre à la violence du regard d’autrui. En particulier celui des femmes (dont la sienne) qui préfèrent lui tourner le dos en toutes circonstances…
Si les compagnies un peu trop compatissantes ou la visite de bordels spécialisés permettent de réguler certains besoins physiques, les besoins de l’âme, eux, ont bien du mal à trouver satisfaction…
Mon avis
Gueule d'amour propose de suivre la vie d'un soldat une fois la Première Guerre Mondiale terminée. Comment retrouver une vie "normale" quand on a été défiguré et que l'on devient d'avantage un monstre qu'un héros aux yeux des autres ? Montré du doigt, moqué, il faut pourtant se reconstruire. Mais mener la même vie sentimentale qu'avant semble désormais impossible...
J'ai été surprise par le choix des auteurs de traiter uniquement l'axe de la sexualité du héros, errant, aux côtés de son nouvel ami, un colosse africain aux dents pointues, de prostituées spécialisées en femmes aux moeurs parfois douteuses. Beaucoup de scènes de sexe donc... Les dessins, tout en crayonnés noirs et blancs, participent également à une ambiance sombre, presque inquiétante.
Un dossier documentaire, à la fin de la BD, permet d'en apprendre plus sur les "gueules cassées" et les opérations chirurgicales réalisées pour tenter de sauver leur visage.
Une BD touchante pour l'hommage fait aux gueules cassées, mais dont l'ensemble m'a mise mal à l'aise.
Attention, vous l'aurez compris, cette BD n'est pas pour un public d'adolescents ;)