D'or et d'oreillers
D'or et d'oreillers
Flore Vesco
L'école des loisirs, 2021
234 p.
16 €
Ma note : 18/20
Résumé éditeur
C’est un lit vertigineux, sur lequel on a empilé une dizaine de matelas. Il trône au centre de la chambre qui accueille les prétendantes de Lord Handerson. Le riche héritier a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans ce lit d’une hauteur invraisemblable. Pour l’heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l’épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n’a pourtant rien d’une princesse au petit pois ! Et c’est tant mieux, car nous ne sommes pas dans un conte de fées mais dans une histoire d’amour et de sorcellerie où l’on apprend ce que les jeunes filles font en secret, la nuit, dans leur lit…
Mon avis
Entre le résumé et les avis très enthousiastes sur les réseaux, j'avais hâte de pouvoir lire cette réécriture de conte. Ce n'est pas le gros coup de coeur que je pensais, je m'attendais à une autre histoire, mais j'ai quand même beaucoup aimé pour l'imagination dont a fait preuve l'autrice ! En partant de la trame du conte de La princesse au petit pois, en ajoutant quelques références à d'autres contes célèbres et en utilisant les codes du genre tout en les modernisant avec un regard féministe, Flore Vesco a réussi à proposer un conte tout à fait surprenant et unique, allant plus loin qu'une simple réécriture.
Le résumé et le début du roman m'ont mise sur une piste que je pensais être exploitée différemment, ce qui m'a surprise et assez déçue car ce conte aurait pu être encore plus audacieux. J'ai eu comme l'impression désagréable que la promesse annoncée n'était pas tenue et que l'histoire était finalement différente, mais j'ai quand même été très agréablement surprise par la qualité de l'écriture et par l'univers imaginé.
"Mrs Watkins pouvait être fière d'avoir produit ces jouvencelles aux fins cheveux blonds, à la mince ossature point trop tapissée de chair. Elle avait veillé sur leur taille étroite, leur avait appris à ne laisser échapper qu'un petit filet de voix. Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser."