Grand passage
Grand passage
Stéphanie Leclerc
Syros, 2022
336 p.
16.95 €
Lauris vit heureux à Grand-Passage, au bord de l'autoroute où sa mère travaille. Pourtant, depuis l’enfance, il perçoit des phénomènes étranges : autour de lui, des animaux morts s’animent. Un beau jour, c’est le fantôme de son grand-père qui vient lui parler. Peu après, son amie Lali disparaît subitement. L’effroi s’abat sur la vallée lorsque son corps est retrouvé près de l’autoroute. Tandis que la communauté de Grand-Passage se verrouille, Lauris multiplie les rêves inquiétants…
Grand passage a remporté la Pépite Fiction Ado au Salon du Livre jeunesse de Montreuil en 2022, une récompense qui me pousse à découvrir des titres vers lesquels je ne serai pas forcément allée. Mais je dois dire que la superbe couverture de celui-ci m'avait intriguée dès sa sortie en librairie, j'avais prévu de le lire dans tous les cas.
Ce fut une lecture vraiment très surprenante ! L'histoire se déroule dans une ambiance de huis-clos, près d'une aire d'autoroute bordée d'une forêt, où les drames vont s'enchaîner, créant la psychose au sein de la population. Le narrateur, Lauris, dont la maman travaille dans l'aire d'autoroute de Grand Passage, perd ainsi l'une de ses amies, fille d'une des employées. Raconté à la première personne, on suivra son quotidien d'adolescent dans ce qu'il a de normal : sa relation avec sa maman dont il est très proche et son beau-père avec qui il a tissé un lien fort, ses questions quant à l'identité de son père qu'il ne connaît pas, ses premiers amours, le lycée et ses fêtes, son copain un peu envahissant et ce deuil à surmonter. Mais aussi de paranormal...
L'autrice va en effet mêler thriller et fantastique, Lauris pouvant voir les fantômes de son grand-père et ceux des animaux morts au contact de toutes ces voitures qui défilent sur l'autoroute. J'ai été sensible à la réflexion qui en découle, je pensais d'ailleurs à la base que l'histoire partirait uniquement dans cette direction-là. J'ai aussi trouvé intéressante celle sur l'autre "faune" que l'on croise sur les aires d'autoroute, lieu de passage par excellence, car ce sera la question centrale du roman : qui est l'assassin ?
Si j'ai deviné la solution de l'enquête, je n'avais pas vu venir la révélation finale. L'autrice aura su me surprendre du début à la fin !
"J'ai remarqué que les morts ne se contentent pas d'être enterrés et oubliés. Ils continuent d'exister. Nous vivons avec les morts autant qu'avec les vivants. Tout le monde le sait mais préfère l'ignorer."