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Calypso
13 août 2015

2 filles sur le toit

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 2 filles sur le toit

Alice Kuipers

Albin Michel, Wiz 2011

256 p.

13.70 €

 

 

 

 

 

 

 

 

Résumé éditeur

Sophie voudrait oublier que sa grande sœur est morte. Pas facile quand tout le monde ne cesse de vous demander si ça va. Sa mère s’isole des heures entières, sa meilleure amie Abigail préfère faire la fête et parler de garçons plutôt que de rester avec Sophie. La jeune fille se réfugie alors dans ses souvenirs de la vie d’avant, quand sa sœur était encore là et qu’elles n’étaient que deux filles ordinaires qui discutaient sur le toit. Jusqu’au jour où Sophie est obligée de se confronter à la tragédie de l’été passé, pour pouvoir enfin regarder vers l’avenir…

 

 

Mon avis

Suite à la mort de sa soeur, Sophie suit une thérapie pour l'aider à affronter ce drame, dans laquelle on l'encourage à écrire régulièrement dans un journal. C'est ce journal intime que nous avons entre les mains.

Après le poignant Ne t'inquiète pas pour moi, Alice Kuipers aborde une nouvelle fois la thématique de la mort qui vient endeuiller une famille, mais ici, le drame s'est passé avant que le roman ne commence et la mort est brutale, inattendue.

 

 

Sophie perd sa grande soeur l'été précédant le début de son journal, soit environ 6 mois auparavant. Elle ne l'évoquera pas tout de suite explicitement et le drame va se dévoiler petit à petit, personne n'osant mettre de mots sur ce qu'il s'est passé et tout le monde prenant des pincettes avec Sophie (le lecteur le devinera par contre tout de suite en ayant lu le résumé en quatrième de couverture). Un non-dit également très pesant entre Sophie et sa mère, qui n'arrivent pas à communiquer et n'abordent pas le sujet, trop douloureux.

On va donc suivre 6 mois de la vie de Sophie, 6 mois durant lesquels la vie doit continuer et où il faut gérer les maladresses de chacun. Sa meilleure amie s'éloigne en copinant avec un autre groupe de filles, sa psy ne sait pas s'y prendre pour l'aider, sa mère s'isole et ne se reprend pas comme le souhaiterait Sophie et il y a ce fossé qui la sépare désormais des autres. Et surtout, sa soeur Emily lui manque horriblement. Son journal alterne récits de ses journées au lycée, ses engueulades avec sa mère et ses souvenirs de la vie d'avant, quand sa soeur était encore là et qu'elles se chamaillaient comme n'importe quelles soeurs.

Grâce à une nouvelle élève, venue du Canada, elle va découvrir la poésie et trouver refuge dans cette forme d'écriture à laquelle elle n'aurait pas pensé. Mais, hantée par des flashs et en proie à des crises de panique de plus en plus fréquentes, elle reste incapable de remonter la pente et se braque dès que sa mère essaie de l'aider. Nous donnant des indices par bribes, il faudra attendre la fin du livre pour enfin comprendre ce qu'il s'est passé... Un secret durant toute la lecture du journal qui, une fois dévoilé, ne peut que nous arracher une larme (enfin, pour moi c'était le cas).

 

 

Un très beau roman, qui ne tombe pas dans le tragique mais dévoile toute la difficulté et la complexité de se reconstruire après le décès d'un proche. Colère contenue qui explose en paroles d'une grande violence envers sa mère, sentiment d'injustice et de culpabilité, remords, tristesse, manque qui laisse un grand vide, volonté d'avancer... le personnage de Sophie livre des émotions très fortes au lecteur qui vont aller crescendo. 

Mes élèves de 6è-5è avaient adoré Ne t'inquiète pas pour moi. J'achèterai 2 filles sur le toit très vite ! Il est d'ailleurs sorti en format poche en 2013 chez Le livre de poche.

 

 

 

"Je reste ainsi, retournée comme un gant, le coin le plus sombre de la forêt ouvert à la lumière chaude et mouillée. Je reste ainsi, sans toi : aux yeux des autres un verre à moitié plein, aux miens un verre à moitié vide."

 

 

"Aujourd'hui, maman et moi nous tournons autour comme des chats. On dirait qu'elle n'a pas saisi que j'avais repris le lycée depuis un bail. Elle n'arrête pas de me demander si j'ai tout ce dont j'ai besoin pour lundi. Je n'ai rien de ce dont j'ai besoin, mais ça, impossible de lui dire.

Elle est venue s'asseoir sur le bord de mon lit. Elle avait le regard éteint : terne et désespéré. Je suis restée silencieuse. Elle non plus n'a pas dit un mot. Soudain, elle est ressortie comme elle était entrée.

Je me suis levée du lit et l'ai suivie. Elle est entrée dans son bureau, la porte s'est refermée avec un "clic". Je l'ai écoutée pleurer un petit moment. Je ne voulais pas entrer, me retrouver au milieu de sa collection d'objets perdus. Mes mains se sont mises à trembler. Je suis retournée dans ma chambre. J'ai allumé la télé, en réglant le son assez fort pour que les pensées cessent de tournoyer dans ma tête telles des danseuses affolées". p.69

 

 

 

 

 

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Commentaires
_
Il est bien oui ! C'est très rare qu'un livre me fasse pleurer !
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M
Il a l'air vraiment bien ce livre, je suis sûre qu'il me plairait !!
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Calypso
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