Kerozène
Kerozène
Adeline Dieudonné
L'iconoclaste, 2021
312 p.
20 €
Ma note : 14/20
Résumé éditeur
Une station-service, une nuit d'été, dans les Ardennes. Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d 'un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens... Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d'eux va devenir le héros d'une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens. Un livre protéiforme pour rire et pleurer ou pleurer de rire sur nos vies contemporaines.
Mon avis
Troisième livre que je lis d'Adeline Dieudonné et... le plus trash que j'ai lu tout court jusqu'à présent !
La construction en roman choral est un mode narratif que j'aime beaucoup, dans les livres comme dans les films et séries. Ici, chaque chapitre, écrits à la première ou à la troisième personne, est consacré à un personnage et pourrait constituer une histoire à part entière. Ce qui les rassemble ? Leur présence dans cette station service quelconque et, pour certains, un lien avant même ce qui va se jouer ce soir-là. Il y a aussi un autre facteur commun entre eux, la violence de ce qu'ils ont vécu ou celle qui ne demande qu'à exploser.
Je suis une fois de plus très mitigée après cette lecture. Décidément, les livres d'Adeline Dieudonné me laissent moi aussi perplexe... Elle a de bonnes idées, comme celle du roman choral réunissant cette galerie de personnages très humains, qui explore ce qu'on peut avoir de sombre en nous. J'ai aimé les découvrir les uns après les autres puisqu'ils sont tous très différents, et regrettais de ne pas les retrouver pour avoir la suite de leur histoire, mais certains passages trash sont dérangeants (marque de fabrique de l'autrice, qui aime jouer avec les tabous et être sur le fil). Et puis quelle déception cette fin ! J'aurais aimé un jeu plus subtil sur les liens entre les personnages et un dénouement à leur hauteur.
Un roman qui m'aura laissée souvent perplexe mais que j'aurai quand même dévoré !
"Une station-service le long de l’autoroute. Une nuit d’été. Si l’on exclut toujours les cadavres, mais qu’on compte bien le cheval, il n’y a maintenant plus que onze personnes présentes à cette heure précise.
D’autres arriveront. Toutes repartiront. Ici on ne fait que passer."